Georges Peignard, Varlamov (2019), La Fin du cuivre (2020) et Fugitives (2022), trois ouvrages parus au Tripode
Georges Peignard a créé trois récits visuels publiés par Le Tripode. Aucun texte dans Varlamov, inspiré d’une nouvelle de Tchekhov, La Steppe. Une simple postface dans La Fin du cuivre, dont La planète des singes, est une des origines. Et au début de Fugitive, inspiré du feuilleton américain éponyme, une vingtaine de cases avec texte seul et une postface. Dans chaque ouvrage, les mots sont soigneusement cantonnés et les images sont centrales, premières. Des motifs reviennent. Paysages désertés, chiens, grillages troués, ponts, rails, avions, du métal, du bois, des briques, des lits vides, des flammes, des êtres, humains ou animaux, qui fendent de grands espaces. C’est brun, orangé, gris, vert, des couleurs denses comme impossibles à percer. Les images construisent des récits énigmatiques, jamais immédiatement livrés. Des images que j’imagine brutalement surgies de l’esprit du peintre. Je m’installe dans ces paysages désertés, avec ces chiens, ces grillages troués, ces ponts, ces rails… Parce que de cet autre monde qui m’aimante, j’ai envie de rapporter des mots pour l’île. C’est la même tension que lorsqu’on écrit un rêve. Des images sont encore là, on sent leur puissance, on sent l’impuissance des mots, mais on écrit.
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